Saxophone - Guadeloupe / New York
Jacques Schwarz-Bart est né d’un mélange. Son expérience de jeune homme lui a appris que l’on pouvait parfaitement être le réceptacle harmonieux de plusieurs cultures, tant que l’on reconnaissait à chacune sa valeur et son importance exactes. Plus tard, Jacques abandonna sa carrière dans l’administration française pour se lancer dans la musique et étudier à Berklee. Il comprit alors que l’identité d’un homme peut évoluer en fonction de ses choix. En fait, installé depuis 21 ans à New York, il est devenu lui-même new-yorkais. Au cours du développement de son identité musicale, unique et évolutive, tous les projets de Jacques peuvent être placés au carrefour du jazz, de la soul et des musiques afro-caribéennes. En 1997, Jacques collabore avec le trompettiste Roy Hargrove pour la première fois, au sein du groupe Crisol. Parmi ses nombreuses collaborations, il a aussi travaillé avec d’Angelo, Erykah Badu… Jacques quitta le groupe de Roy en 2004 pour monter son Gwoka Project et enregistrer deux albums pour Universal, Soné Ka-La et Abyss, qui ont construit sa carrière actuelle en tant que leader reconnu au plan international. En 2010, il produit “Rise Above” qui concrétise sa longue collaboration avec la chanteuse Stephanie McKay, son épouse.
Plus récemment, Jacques a engagé trois nouveaux projets, allant du jazz “mainstream” aux musiques traditionnelles caribéennes. Le premier est un trio libre composé de guitare, batterie et saxophone. Durant ces dernières années, Jacques a aussi eu l’occasion de jouer avec le batteur Leon Parker, le pinaiste Baptiste Trotignon et le contrebassiste Thomas Bramerie. De ces rencontres est né un Quartet, qui a conduit à la sortie récente et très largement acclamée de l’album “The Art of Dreaming”, début 2012. Enfin, Jacques a créé un projet qui rassemble jazz moderne et musique rituelle vaudou d’Haïti. Il comprend deux prêtres vaudou, le grand chanteur Erol Josué et le percussionniste Gaston Bonga, ainsi que quelques musiciens remarquables : Etienne Charles, Obed Calvaire, Luqies Curtis et Milan Milanovic. L’album Jazz Racine Haïti sort finalement chez Motema Music début 2014.
Avec l’année 2018, Jacques finalise un autre projet qui lui tient à cœur depuis plusieurs années. Après ses racines caribéennes, c’est l’ancestralité juive, transmise par son père, qu’il explore avec Hazzan. Le jazz rencontre ici la musique traditionnelle liturgique hébraïque. Par ailleurs, Jacques participe au power jazz quartet Shijin, formé à l’initiative du bassiste Laurent David, avec également Malcolm Braff et Stéphane Galland. Les deux disques sortent en octobre. Puis Jacques amorce un retour vers la Guadeloupe. Il songeait depuis longtemps à produire un deuxième volume pour Soné Ka-La. Ce sera fait en 2021. Odyssey apporte aussi son lot d’évolutions : les rythmes du ka sont joués à la batterie par Arnaud Dolmen, et la chanteuse Malika Tirolien place son chant, à l’unisson du saxophone, donnant aux mélodies un volume inédit.
Jacques Schwarz-Bart poursuit parallélement sa carrière de professeur à Berklee, et se fait une place de plus en plus en vue sur la scène jazz nord-américaine. En 2023, il produit The Harlem Suite, qui illustre sa vie de jazzman dans la Big Apple depuis désormais une trentaine d’années. L’album honore le jazz de ses ainés, de ses mentors – comme le regretté Roy Hargrove – et traduit les joies et les difficultés de la société afro-américaine à travers la musique. Jacques invite un line-up talentueux dans lequel on retrouve Terri Lyne Carrington, Sullivan Fortner, Reggie Washington, Matt Penman ou encore Grégory Privat et Arnaud Dolmen. Les chanteuse Stephanie McKay et Malika Tirolien sont également de la partie.